La liberté d’expression, si elle est un droit dans beaucoup de pays, n’est pas respectée partout. Certains pays interdisent la parution ou l’exposition de certaines œuvres, voir, dans les cas les plus extrêmes enferment les artistes ou les menacent de représailles. Bousculer l’ordre politique, religieux ou remettre en cause les plus hautes personnalités de la vie publique n’est pas sans risque pour certains artistes.
Les artistes censurés pour raisons politiques
Dans les pays ayant un régime politique très fermé, la censure est partout. Les moyens d’information, les médias sont tous sous la coupe du régime en place. Malheureusement, cette situation perdure encore dans de trop nombreux pays, et les artistes sont loin d’être les derniers à être touchés par ce type de restriction et de supervision par le pouvoir de la création. Ainsi, dans un pays comme la Chine, toutes les œuvres sont scrutées par un comité de censure qui se déclare en faveur ou non de la diffusion d’une œuvre, qu’elle soit picturale, filmée ou écrite. Les productions artistiques remettant en cause le régime n’ont ainsi aucune chance d’être connues dans les pays qu’ils critiquent, on aura par exemple énormément de mal à voir un film critiquant le régime de Kim Jong-eun en Corée du Nord. On peut prendre l’exemple du cinéaste chinois Lou Ye qui a déjà tourné des films sans l’autorisation du régime et qui s’est vu refuser de diffuser certaines de ses productions mais également une interdiction de tourner pendant deux ans.
Les artistes censurés pour raisons religieuses
Les censures apparaissent pour de multiples raisons, le plus souvent politiques, comme vu précédemment mais la censure pour raisons religieuses existe encore et de manière assez violente. Ainsi, on peut malheureusement voir des interdictions sévir dans les pays du Moyen-Orient où le pouvoir est proche de certaines religions que l’on peut qualifier d’intégristes, voir obscurantistes, et parfois ces interdictions peuvent même donner lieu à ce que l’on appelle des fatwas. Contrairement à une idée largement répandue, la fatwa n’est pas un ordre d’une condamnation, mais peut aussi s’appliquer à des domaines de la vie courante, l’alimentation ou des règles de fiscalité. Ainsi, on a pu voir l’écrivain Salman Rushdie subir les foudres d’un ayatollah en Inde, son pays d’origine pour son ouvrage « Les versets sataniques ». Il est maintenant résidant anglais et certains événements, tel que son anoblissement, ont provoqué de vives réactions. Cependant, il ne faut pas oublier que des manifestations de chrétiens fondamentalistes ont toujours lieux pour protester contre des œuvres artistiques. Ainsi, l’italien Romeo Castellucci avec son spectacle «Sur le concept du visage du fils de Dieu » a subi de nombreuses manifestations de mécontentement, voir de colères assez violentes de chrétiens dans son propre pays, ce qui n’a heureusement pas donné lieu à une quelconque interdiction.